Depuis quelques années l’IRM a révolutionné la prise en charge du cancer de la prostate. Avec l’amélioration technique sur une IRM 3T, on obtient une excellente résolution permettant une cartographie précise de la glande prostatique.
Comparaison entre la localisation tumorale visualisée à l’IRM et la pièce de prostatectomie
Selon la récente littérature, la performance de l’IRM multiparamétrique dans la détection des tumeurs significatives est de 95%. Cependant, cet excellent résultat obtenu par des équipes expérimentées ne peut être reproduit que s’il existe une approche multidisciplinaire et une étroite collaboration entre le radiologue, l’urologue et le pathologue.
Depuis deux ans, en partenariat avec Imagerive, le SIPC (Swiss International Prostate Center) réalise des colloques de corrélation radio histologique hebdomadaires dans le but d’une part mieux comprendre cette maladie et d’autre part d’augmenter la détection des tumeurs significatives et ainsi mieux orienter les patients dans le choix thérapeutique.
Le SIPC en collaboration avec le Groupement des Urologues genevois organise un tumorboard mensuel dans les locaux de la Ligue genevoise contre le Cancer. Ce tumorboard, ou consultation multidisciplinaire, réunit oncologues, pathologues, radiothérapeutes,spécialistes en médecine nucléaire et médecins de la ville autour des urologues pour proposer un traitement ou un suivi par rapport aux dossiers présentés.
Dans la pratique, après étude du PSA et examen clinique, l’urologue peut être amené à prescrire une IRM prostatique multiparamétrique. Cet examen doit être réalisé selon un protocole précis. L’interprétation doit être faite par un radiologue spécialisé dans le domaine uro-génital selon les recommandations de l’ESUR et qui va rédiger un rapport rigoureux en utilisant la classification PIRADS pour déterminer la stratification du risque. Ceci est très important pour que la lecture soit reproductible.
En conclusion, le travail d’équipe apporte un bénéfice majeur dans la prise en charge du patient. Le cancer de la prostate est une maladie difficile à gérer et actuellement il existe des multiples alternatives thérapeutiques selon l’agressivité de la tumeur voire même aucun traitement. L’objectif du radiologue n’est pas de trouver des lésions mais trouver des tumeurs d’agressivité significative.
Le radiologue doit être intégré à l’équipe pour la prise de décision voire même participer aux côtés de l’urologue à des biopsies en salle d’opération ou à des traitement focaux nécessitant une fusion d’images IRM et échographiques.
Site internet du SIPC: www.sipc-urology.ch